Contraste et harmonie

Contraste et harmonie, deux éléments décisifs dans l’art (dans la peinture, mais à mon avis aussi dans la musique) et bien sûr dans la vie.
En jouant avec ces qualités, l’artiste est en mesure de « formuler » son message.
Les contrastes ajoutent de l’intérêt, captent l’attention, ils sont essentiels. Cependant, une oeuvre qui ne serait faite que de contrastes pourrait devenir chaotique ou perturbante ou désagréable à regarder. Tout dépend bien sûr de l’intention de l’artiste, mais d’une manière générale, on cherchera à harmoniser un ou plusieurs éléments d’un tableau. On peut aussi décider de faire un tableau où les contrastes sont réduits au minimum, c’est alors l’harmonie qui domine, créant une ambiance de calme et de sérénité. Mais si cette qualité est poussée à l’extrême, l’oeuvre peut devenir ennuyeuse et inintéressante.
Les contrastes en peinture sont donnés par:
— La variété des couleurs. Plus il y a de différentes couleurs, plus il y a de vie dans le tableau.
— Les valeurs tonales (lumière vs. obscurité).
— La composition (variété des formes).
— Les différentes marques, par exemple la manière d’appliquer la peinture avec les pinceaux, ou avec divers outils.
Tout l’art consiste à balancer ces éléments en fonction de ce qu’on veut exprimer.

Et dans le cadre du cours FYJ 2024, un premier exercice sur ce thème consistait à:
1. Réaliser une peinture aussi contrastée que possible (couleurs, formes, etc…). A gauche sur les photos.
2. Réaliser le même type de peinture, mais cette fois-ci en utilisant une palette de couleurs limitée, les couleurs étant alors harmonisées. A droite sur les photos.

ATTENTION: ces exemples n’ont pas vocation à être beaux. Ce sont juste des expérimentations.

    Peinture acrylique sur papier, dimensions de chaque rectangle: environ A4.

    Contraste et harmonie, FYJ 2024

    Contraste et harmonie, FYJ 2024

    Voyez-vous la différence?

    Avant de conclure cet article, et pour répondre à une question posée par une amie en commentaire, mon médium de choix est la peinture acrylique. A cela s’ajoutent des marques avec des crayons, Néocolors, Posca, stylos feutre, encre de Chine, empreintes de divers objets, masks et pochoirs, parfois collage, etc…

    Voler comme un artiste

    Voici la suite de mes aventures avec le cours FYJ de Louise Fletcher.

    Je tiens à préciser que le but de ce cours n’était pas de créer des chefs-d’œuvre ni de s’attarder trop longtemps sur une création particulière, mais d’expérimenter le plus possible et dans de nombreuses directions.

    L’exercice que je vous présente ici s’intitulait « Voler comme un artiste ». Il ne s’agit pas de voler dans les airs, non, mais de s’approprier un ou plusieurs éléments qui nous inspirent chez d’autres artistes. Ce processus est courant et inévitable dans le monde de l’art, et dans la vie en général. J’ai toujours pensé qu’il n’y avait pas de honte à être influencé par quelqu’un ou quelque chose, dans la mesure où nous choisissons nous-mêmes consciemment à quelle influence nous nous soumettons et où nous nous sentons libre d’y renoncer le cas échéant.


    Dans le premier exemple, je me suis inspirée d’un tableau de Joan Fullerton, dont j’ai repris plus ou moins les mêmes couleurs, et très approximativement aussi la composition. Mais ce qui m’a intriguée avant tout, c’est la texture créée par les marques roses qui ressortent sur le ton foncé et donnent une impression de relief. C’est surtout ce dernier élément que j’ai voulu « voler » à Joan.

    Voler comme un artiste, FYJ 2024
    Mixed media sur papier ca.15 x 18 cm


    Pour le second exemple, j’ai tenté de voler l’effet créé par de petits éléments contrastés que l’on trouve dans certains tableaux de Kasia Clarke. Mon exercice est loin de ressembler à ses tableaux (ce n’était pas le but), qui sont le résultat d’une accumulation de couches multiples, collages, etc… Et ses techniques sont adaptées à de grands formats, alors que mon exercice est un petit carré sur papier.

    Mixed media sur papier 19 x 19 cm

    A partir d’un sentiment

    J’ai prévu une série d’articles pour vous présenter quelques-uns de mes travaux effectués lors du cours en ligne FYJ 2024 de Louise Fletcher.

    L’un des premiers exercices du cours consistait à exprimer par la peinture un sentiment, une émotion.
    Louise dit: « Faire de l’art, c’est s’exprimer. Nous faisons de l’art pour dire « voilà ce que je vois, ce que je ressens ou ce que je pense ». Lorsque nous créons de l’art à partir de notre moi authentique, nous libérons des choses – émotions, expériences, idées – et les laissons s’exprimer dans le monde. »

    En effet, l’art que nous faisons passe forcément par le prisme de notre personne, personnalité, sensibilité, expériences vécues, etc….
    Pourtant, l’art doit-il se limiter à l’expression de moi-même et de mes émotions? Personnellement je pense que non. Et même si c’est particulièrement difficile à notre époque, j’aimerais croire que l’art peut donner accès à quelque chose qui dépasse la personne de l’artiste, suggérer quelque chose de plus universel, de plus objectif. J’aimerais que l’art puisse éveiller le pressentiment de dimensions plus élevées, plus subtiles et plus accomplies, et qui nous échappent la plupart du temps dans notre vécu de tous les jours.
    Je laisse cela à votre réflexion…

    Revenons à notre exercice. Il nous était demandé de peindre une émotion tout d’abord en noir et blanc, puis en couleur.

    J’ai exprimé ici un sentiment de tristesse et d’inquiétude en pensant à une amie et à la tournure que prend sa vie. Dans la version en couleur, un personnage est apparu, probablement cette amie.

    Les deux suivants reflètent le sentiment de calme, presque d’ennui, inspiré par le lac et le littoral alors que la pluie tombe et que la brume se traine en lambeaux.

    Acrylique sur papier, ca. 17 x 15 cm

    Une promenade sous une petite pluie fine, avec le bruit des gouttes sur le capuchon de ma veste, l’air clarifié, enfin nettoyé des odeurs de fumée!

    Acrylique sur papier, ca. 30 x 21 cm

    Voilà, c’est tout pour le chapitre émotion, la suite dans un prochain article.

    Comme promis

    Comme promis dans mon dernier article, je vous dis tout sur la raison pour laquelle j’ai déserté mon blog depuis septembre. Non je ne me prélassais pas sous les palmiers, je participais au cours de peinture en ligne «Find Your Joy» de Louise Fletcher, qui s’étendait sur trois mois. Son enseignement n’a rien d’académique, pas d’apprentissage de la perspective, pas de théorie complexe des couleurs, pas de théorie pour la composition (nombre d’or etc…).

    L’enseignement de Louise est basée sur des faits que chacun peut observer s’il en prend conscience. Par exemple, un contraste entre obscurité et lumière, sombre et clair, va créer une ambiance dramatique, alors que peu de contraste engendrera une impression de calme, de même que l’utilisation de couleurs plutôt désaturées par rapport à des couleurs saturées. Comment jouer avec la saturation des couleurs, ou avec les couleurs complémentaires? Comment guider le regard du spectateur à l’intérieur d’un tableau à l’aide de points focaux ? Comment s’amuser avec les mélanges de couleurs? Et bien d’autres choses encore.
    Je connaissais déjà certains de ces exercices,
    comme je vous en avais fait part dans cet article.

    Ce cours était précédé d’un cours d’introduction d’une semaine (FYJ Taster course):

    Comme promis, FYJ2024

    Le cours de trois mois fut intense, avec un épais classeur A4 rempli,
    et chaque semaine un nouvel exercice:

    Comme promis, FYJ2024

    Bon, d’accord, là on ne voit pas grand-chose des détails. Je vous montrerai quelques pièces dans un prochain article. D’ici-là, je vous souhaite un bon début d’année 2025!

    Meilleurs voeux

    Me revoilà sur mon blog, avec ce nouveau tableau « Au-delà du solstice d’hiver« , afin de vous présenter

    "Au-delà du solstice d'hiver", meilleurs voeux
    « Au-delà du solstice d’hiver », acrylique sur papier, 26 x 36 cm

    Et si vous vous demandez pourquoi j’ai délaissé mon blog depuis le mois de septembre, je vous dirai tout dans un prochain article…

    D’ici-là, bon passage à 2025 à toutes et tous!

    Les haïkus de l’été

    Les haïkus de l’été, les voici enfin…Car, oui, j’ai du retard dans mes publications, ayant été occupée à d’autres activités que le mixed media ces derniers temps. Bref, les voici, et c’est toujours dans le cadre de mon atelier sur le forum Mixed Media France.

    Eh oui, il a plu chaque jour durant les mois de mai, juin, et une partie de juillet. Les périodes sans pluie, même en août n’ont jamais excédé quelques jours, et pour la première fois de notre vie, nous n’avons utilisé ni arrosoir ni jet d’arrosage de tout l’été!

    Pluie de printemps
    à la surface de l’eau
    des sillons de soie

    Yotsuya Ryu

    Mixed media sur papier
    19 x 19 cm

    A mon sentiment, Morgane Reynier ne parle pas de roses (les fleurs) dans ce poème, mais de différentes nuances pastel de teintes rosées. Je n’ai donc pas peint des roses mais des fleurs de couleur rose dans un environnement imprégné de teintes roses:

    La nature compose
    un tableau de Raphaël
    tout en pastel de roses

    Morgane Reynier
    (1)

    Collage et peinture
    sur papier
    19 x 19 cm

    Le bleu
    du vent du soir
    mêlé à la pivoine blanche

    Setsuko Shimizu (2)

    Les haïkus de l'été

    Fleurs d’hortensia-
    déplié sur le tatami
    un plan des rues de Paris

    Sugawa Yôko (3)

    Collage 19 x 19 cm

    Volée d’étoiles
    longuement vibre
    l’horizon


    Alain Kervern (4)

    Aquarelle sur papier
    prétraité au gesso
    19 x 19 cm

    Les haïkus de l'été

    Dominant les ruines archéologiques
    un nid de cigognes
    délabré

    Daniel Py (5)

    Collage, transfert
    et peinture
    sur papier, 19 x 19 cm

    (1) Morgane Reynier:
    https://morganereynier.wixsite.com/rosedesvents-jdr/haiku

    (2) Traduction par Dominique Chipot et Makoto Kemmoku
    « Haïkus d’aujourd’hui » « La lune et moi »
    Editions Points 2011

    (3) « Haïkus du XXème siècle » « Le poème court japonais d’aujourd’hui »
    Gallimard 2007

    (4) « Les portes du monde », aux éditions Folle avoine (1992)
    Trouvé sur https://www.recoursaupoeme.fr/le-haiku-francophone-contemporain/
    Voir aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Kervern

    (5) https://haicourtoujours.wordpress.com/
    https://editionslalunebleue.fr/les-poetes/daniel-py/https://pierresel.typepad.fr/la-pierre-et-le-sel/2012/12/entretien-avec-daniel-py-responsable-dun-kuka%C3%AF-parisien.html
    https://duckduckgo.com/?t=ffab&q=daniel+py&atb=v289-1&ia=web

    C’est tout pour ces haïkus de l’été. En vous souhaitant un agréable début d’automne.

    Détourner des initiales

    Détourner des initiales, quelle idée étrange vous direz-vous! Eh bien, en réalité c’est très amusant, et c’est une proposition de notre amie Sabine, animatrice sur le forum Mixed Media France.

    Première manière: de la mosaïque

    Deuxième manière: en mode végétation

    Troisième manière: en accordéon, carnet concertina

    Peinture, collage, lettres décorées avec des zentangles « récupérés » du carnet précédent

    Vue d’ensemble

    Petit carnet zentangle

    Un carnet tout en zentangle. C’est une proposition de notre amie Sabine, animatrice sur le forum Mixed Media France. Le carnet mesure 9 x 9 cm. Petit, certes, mais « explosif »! Pour voir comment il « explose », regardez par exemple ICI.

    Nous avions le libre choix des couleurs pour les zentangles,
    et de la décoration de la couverture…

    Carnet zentangle
    Carnet ouvert

    Un projet chouette et distrayant! De plus, j’ai scanné la feuille sur laquelle j’ai dessiné mes zentangles et réutilisé mes dessins pour le détournement d’initiales du carnet « concertina » 😄

    Les mots et les images s’en vont voyager

    les mots et les images
    Crédit: fietzfotos

    Les mots et les images s’en vont voyager en empruntant les sinueux chemins numériques. Malheureusement, il arrive que certains « voyageurs » n’aient pas de passeport. Impossible de connaître leur origine, elle n’est pas mentionnée sur les sites où ils atterrissent.

    De quoi je parle? des droits d’auteur bien sûr. Vaste sujet, imbroglio juridique, dans lequel nous, pauvres internautes, avons du mal à nous retrouver.

    Il m’est arrivé de trouver par hasard l’une de mes créations publiée sans référence sur un site inconnu. Cela arrive aussi trop souvent sur le site où les gens épinglent frénétiquement des contenus sur des tableaux, vous voyez lequel n’est-ce pas? C’est désagréable, vraiment.

    Si vous suivez mon blog, vous aurez sans doute remarqué que je m’efforce de citer autant que possible les références (liens internet, ouvrages publiés…) des auteurs dont je mentionne les textes. De même concernant les artistes, peintres etc… qui m’inspirent.
    Concernant les textes, il ne s’agit pas ici de reproduire tout un volume, mais principalement de mettre en lumière (et en image) des haïkus, de ces petits poèmes que Bashô lors de ses voyages gravait parfois sur une poutre, ou qu’il offrait à ses hôtes.

    Mais cela ne satisfait pas tout le monde. Ah! les auteurs (enfin, certains auteurs)!

    Vous pensez mettre un de leurs textes à l’honneur (avec références), mais, contre toute attente, les voilà frustrés, ils se sentent dépouillés, volés.
    Heureusement, les autres, la majorité en fait, sont plutôt ravis et reconnaissants. Il arrive même que certains publient en retour l’une ou l’autre de mes illustrations sur leur site. Ce sont des échanges qui font vraiment plaisir. Pas besoin alors de l’appareil juridique, la courtoisie, le bon sens et l’honnêteté suffisent.

    C’est ainsi que j’ai eu récemment la belle surprise de retrouver un de mes collages sur le site de Monsieur Christophe Condello, poète, haïkiste, blogueur et chroniqueur au riche parcours littéraire (https://christophecondello.wordpress.com/)
    Il a publié sept recueils de poèmes, a été finaliste ou lauréat de prix littéraires, membre de plusieurs jurys et collectifs de poésie, et bien plus encore.

    J’apprécie beaucoup la manière dont Mr. Condello a introduit ma création et l’en remercie vivement! C’est ici:
    https://christophecondello.wordpress.com/2023/09/22/haiku-de-christophe-condello-9/

    Pour conclure: passionnés de mots et d’images, continuons de partager nos créations en toute simplicité et avec honnêteté!

    Pâquerettes, crépuscule de printemps, haïkus

    Pâquerettes, crépuscule de printemps, etc…, voici mes illustrations de haïkus du mois de mai, toujours dans le cadre de mon atelier sur le forum Mixed Media France.

    Jusqu’à ce qu’il disparaisse
    je regarde marcher un homme
    dans la plaine
    nue

    Chiyo-ni (1)

    Collage de papiers « maison », gesso, encres, dessin
    sur papier,19 x 19 cm

    Pâquerettes, crépuscule de printemps, haïkus, mixed media

    Cueillir des pâquerettes –
    dans mon huile de massage
    le printemps

    Miryl

    Mixed media sur papier,
    19 x 19 cm

    Crépuscule de printemps
    les ombres s’assemblent
    sur la queue d’un pigeon blanc

    Takada Sakuzo (2)

    Peinture et dessin
    sur papier 19 x 19 cm

    Pâquerettes, crépuscule de printemps, haïkus, mixed media

    Rien d’autre aujourd’hui
    que d’aller dans le printemps
    rien de plus

    Yosa Buso
    n

    Mixed media sur papier
    19 x 19 cm

    1 : Haïjin et bonzesse, 1703-1771
    Ref: « Haïjins japonaises ». « Anthologie du rouge aux lèvres »
    Traduit du japonais par Dominique Chipot et Makoto Kemmoku. La Table ronde, 2008.

    2: Trouvé sur: https://www.temple-du-haiku.fr/recueils/auteurs/takada-sakuzo/